lundi, décembre 25, 2006

Tenir debout toute seule

J'ai besoin qu'on me caresse la tête pour faire sortir les larmes. J'ai besoin qu'on me dise que je suis à plaindre, que je suis toute petite, que c'est trooop injuste. C'est étrange cette manière que j'ai de rechercher la pitié, et, à défaut, d'en éprouver pour moi-même.
Pour faire sortir la douleur, le venin, d'instinct, on presse le point sensible. Les larmes sortent quand j'appuie sur les grosses et les petites plaies de ma vie.
Parfois elles sortent sans que j'appuie, plus sainement, mais c'est rare. En général, c'est quand une oreille sincèrement attentive force un peu mes confidences. Dans cette situation-là, je me retrouve à formuler autrement mes peines et mes angoisses, à découvrir des choses. Ces fois-là, c'est un disque de coton frais, imbibé d'un onguent curatif... ^^
C'est difficile de s'y retrouver dans tout ça, j'avance à tâtons.

Mais il faut que j'apprenne à me débrouiller, à tenir debout toute seule. Il faut que je combatte ce réflexe de position foetale, cette façon que j'ai de charger les autres... l'autre surtout... d'un poids qui n'en finit pas d'augmenter.
J'ai le coeur gros de ce Noël en demi-teinte, de mon père dépressif, fatigué, blasé de tout, bourré de médicaments, qui mange dans son lit devant le bêtisier de la télé. J'ai le coeur gros de son changement... C'était quelqu'un de tellement solaire, drôle, exubérant, avant la maladie.
Fuck.